Les origines de la calligraphie japonaise

Calligraphie japonaise : son histoire et ses origines depuis la Chine

De nos jours, la l'art de la calligraphie japonaise est mondialement reconnu, et son histoire a moins de 1500 ans.

A l'origine, la langue japonaise était uniquement parlée et les premiers exemple de calligraphie japonaise est daté du 4eme siècle. Avant l'invention du papier, les matériaux utilisés pour l'écriture étaient la pierre, le métal et l'os.

La calligraphie au Japon est devenue plus populaire avec l'introduction du bouddhisme et confucianisme. Elle était surtout liée a l'écriture des textes bouddhistes. L'un des premiers textes écrit à la main était Hokke Gisho (Annotations sur la signification du Sutra du Lotus) attribué au pinceau du prince Shotoku (574-622).

A partir de 7ème siècle, le Japon a commencé à envoyer des moines en Chine pour étudier le bouddhisme. En rentrant au Japon, les moines emmenaient les dernières modes culturelles, notamment en calligraphie. Pendant cette période, la calligraphie japonaise était fortement influencée par les oeuvres de calligraphes chinois, comme Chu Sui Liang (596-657). Le style d'écriture kaisho était a la mode.

Le moine Kukai (774-835) est célèbre au Japon comme le fondateur de la secte bouddhiste Shingon. Membre du groupe Sampitsu (Trois Pinceaux) avec l'Empereur Saga et Tachibana no Hayanari, il était aussi l'un des meilleurs calligraphes de son époque.

Bien qu'encore très influencés par la calligraphie chinoise, les calligraphes japonais ont commence à créer leur propre style.

La pratique d'envoyer des moines en Chine a été arrêtée en 894, ce qui a favorisé le développement d'une culture japonaise distincte. Pendant environ dix siècles la calligraphie au Japon suivait son propre chemin, basée sur l'esthétique purement japonaise. C'était le temps de Sanseki (Trois Traces [de Pinceau]) - Ono no Tofu (894-966), Fujiwara no Sukemasa (944-988) et Fujiwara no Yukinari (972-1028).

Le maître calligraphe Ono no tofu regardant une grenouille

Non seulement le style de calligraphie japonaise a changé mais c'était également la période de la création de la langue japonaise écrite. Le développement majeur était l'introduction des kana, deux alphabets syllabiques japonais : hiragana et katakana. Ces deux alphabets hiragana et katakana sont nés des anciennes formes de kana manyogana.

Pendant la période Heian (794-1192), les femmes de la cour impériale utilisaient l'écriture en kana. L'écriture en caractères chinois était plutôt réservée aux hommes. Les oeuvres littéraires crées par des dames nobles de la cour impériale sont écrits en kana sur du papier richement décoré. Les romans célèbres Le dit de Genji de Murasaki Shikibu et Notes de Chevet de Sei Shonagon sont considérés comme des œuvres majeures de la littérature japonaise et mondiale, parfois même comme les premières formes romancées du monde.

L'écriture en kana a été ensuite reconnue par les hommes grâce à sa beauté et son élégance. Par exemple, la première anthologie de poésie Kokin Waka Shu apparue en 910 comportait beaucoup de poèmes en kana écrits par des hommes.

Livre de poèmes de Kokin Waka Shu, exposé au Musée National de Tokyo

La situation au Japon est devenue plus instable pendant la période Kamakura (1192-1933), le début de l'époque des samouraïs. De nouvelles sectes bouddhistes se sont installées au Japon.

Les moines bouddhistes zen ont développé un nouveau style en calligraphie, plus fort et plus clair, appelé bokuseki.

Ce style était influencé par les dernières modes chinoises des dynasties Sung et Yuan.

Au 16ème siècle, la calligraphie initialement pratiquée par les classes aristocratiques devient plus populaire entre les samouraïs et les commerçants. Le maître de la cérémonie du thé Sen no Rikyu introduit des oeuvres de calligraphie pour décorer la salle de cérémonies.

Au 17ème siècle, la calligraphie s'adapte à la nouvelle forme de la poésie haiku établie par Matsuo Basho. Pendant le 18ème et 19ème siècles, l'art de calligraphie est développé par la secte bouddhiste Obaku qui créent zenga, la penture zen.

La calligraphie japonaise de nos jours comporte kana, kanji et chowa-tai - un style harmonieux d'écriture des poèmes modernes avec kanji et kana mêlés. Les calligraphes apprennent les secrets de la calligraphie à travers les oeuvres d'antan et créent leurs propres styles originaux.

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