Kakizome : la première calligraphie de l'année

Kakizome : la première calligraphie de l'année

En début d'année, les Japonais sont vigilants sur les premières choses. Le premier lever de soleil, la première visite au temple, la première cérémonie du thé sont parmi les premières choses importantes pour les Japonais. Le Kakizome est la première calligraphie de l'année. On utilise un pinceau et de l'encre noire pour écrire une citation sur de longues bandes de papier, créant de belles œuvres d'art avec des caractères japonais. Cela montre à quel point la calligraphie au Japon est solidement ancrée dans la culture populaire.

L'histoire du kakizome remonte à un passé lointain où il n'était célébré que dans la cour impériale. A l'époque il s'agissait d'écrire d'écrire de la posésie chinoise. Puis, au cours des siècles, il s'est répandu au Japon et, à la fin de l'ère Edo (1603-1868), il est devenu un événement populaire à l'échelle nationale.

Au fil du temps, le Kakizome est devenu plus court, avec quelques kanji pour exprimer des mots de bon augure qui représentent les résolutions de chacun pour la nouvelle année.

Traditionnellement, le kakizome se fait à l'aide d'encre fraîchement frottée et de la première eau tirée du puits le 1er janvier. Le broyage à l'encre offre une occasion parfaite pour la méditation et est toujours effectué avec le plus grand soin. Une fois l'encre prête, l'écrivain soulève le pinceau et, avec des coups de pinceau réguliers, brosse sans interruption et en douceur la calligraphie sur papier.

Ce moment révèle parfaitement le sens subtil de la phrase "la calligraphie est la personne " ou en d'autres termes : notre écriture reflète notre personnalité.

Habituellement, un mot ou une phrase de bon augure était écrit sur papier, quelque chose qui incarne les souhaits ou les résolutions de chacun pour la nouvelle année. Les sujets populaires sont la longévité, la venue du printemps ou de la jeunesse pérenne.

Le Kakizome est aussi souvent donné en tant que devoir aux élèves du primaire ou du secondaire pour les vacances d'hiver. Cela leur permet de mettre en pratique leurs compétences en calligraphie. La calligraphie fait partie intégrante du programme d'études et est enseignée dans toutes les écoles dans le cadre du Kokugo (langue nationale).

L'événement kakizome le plus célèbre est le 5 janvier, lorsque des milliers de calligraphes talentueux se rencontrent au Nippon Budokan à Tokyo. La calligraphie écrite lors de cet événement est habituellement brûlée au festival de Sagicho le 14 janvier. On pense que si le papier brûlant vole haut dans le ciel, cette personne se verra offrir le don d'écrire dans une main encore meilleure l'année suivante.

Chaque année, des milliers de calligraphes se rassemblent pour le Kakizome

Le processus de perfectionnement de l'équilibre de chaque kanji est un processus méditatif. Avant de faire le dessin sur du papier Washi, il faut écrire chaque caractère de façon répétitive pour établir une synergie dans le rythme de la respiration et le flux du pinceau. Une fois la synergie atteinte, on écrit à l'encre, plusieurs versions des caractères sur le papier Washi.

Car elle se base sur plus de 2000 caractères, l'écriture japonaise est compliquée. C'est un mélange de trois systèmes d'écriture. Les Kanji sont des idéogrammes qui représentent une idée. Les Hiragana et Katakana sont quant à eux des symboles qui représentent des syllabes.

Les kanji, plus complexes que les Hiragana ou Katakana, ont été importés de Chine au 5ème siècle de Chine via la Corée. Avant cela, le japonais était une langue strictement parlée. En la journée du Kakizome, ses calligraphie et ses citations, le langage se transforme en art... et l'esprit créatif devient illimité.

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